Voie ferrée (commune de Lessac)

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente > Lessac

Au milieu du 19e siècle s'ouvrent les premières lignes de chemin de fer en Charente (Bordeaux - Angoulême en 1852, étendue d´Angoulême à Poitiers en 1853). A partir de ce premier réseau se développent des lignes transversales.

En 1857, le conseil municipal de Lessac soutient la ligne d´Angoulême à Limoges par la Rochefoucauld, Chabanais et Saint-Julien, qui est inaugurée en 1875. La même année est proposée la mise en place d´une liaison de cette voie avec Confolens et d´une autre voie vers Le Blanc qui passerait par Lessac.

La jonction des voies ferrées entre Confolens et la ligne de Civray au Blanc est déclarée d'utilité publique en 1878, avec un tracé de la voie passant par Lessac. Selon ses habitants, une gare rendrait les transactions de Lessac plus faciles, et augmenterait le commerce et serait surtout favorable pour l´agriculture et les produits industriels.

Le 18 janvier 1880, le conseil de Lessac doit se prononcer sur l'emplacement des gares de Confolens, Manot et Ansac, implantées sur la ligne de Confolens à Roumazières.

Le projet de convention entre l'Etat et la Compagnie des Chemins de Fer d'Orléans démarre en 1883.

Alors que la ligne de Roumazières à Confolens est inaugurée le 31 juillet 1887, le tracé au-delà de Confolens est l'objet de discussion et de modifications pour en limiter le coût.

mais la convention n'est finalement adoptée que le 17 juin 1892 puis approuvée par la loi du 20 mars 1893. Elle est établie à voie large. En janvier 1895, les territoires traversés sont définitivement arrêtés. Les plans sont dressés par l'ingénieur ordinaire Wiart, sous la direction de l'ingénieur en chef L. Drouet.

Le préfet de la Charente demande une enquête sur la commune afin de décider de l'emplacement de la gare en fonction des nécessités des habitants. Il y eut de nombreuses confrontations pour prendre la décision, car le village de Sainte-Radegonde voulait la positionner le plus près possible de ce bourg. En 1896, l´État achète finalement des terrains communaux situés entre Sainte-Radegonde et le bourg. D´autre part, il y a eu des plaintes pour l'appellation de la future gare de Saint-Germain-Lessac, car Lessac considérait que son village était plus grand et plus peuplé que Saint-Germain, bien que les foires de ce dernier soient plus importantes que celles de Lessac. En dépit de ces plaintes, la gare s´est appelée Saint-Germain-Lessac.

Sur cette section au nord de la gare de Confolens, les travaux sont adjugés à partir de 1897, en deux lots. Le premier lot concerne les travaux dans le département de la Charente, entre Confolens et la limite du département, sur une longueur totale de 8,178 km. Sa construction est adjugée le 17 février 1897 à l'entreprise Plassat Jean, père et fils, entrepreneurs aux Bétoulles (Genouillac, Creuse). Le marché des maisons de garde de la gare de Confolens à la limite du département de la Vienne est adjugé le 25 juin 1898 à Auguste Guénaut, entrepreneur à Confolens. Les travaux sont définitivement réceptionnés le 7 septembre 1900.

En 1900, la municipalité demande deux passages pour les piétons : le premier aux Borderies pour faciliter l´accès à la rivière, et un autre passage dans l´ancien chemin dit de chez Mesnier au Masdille, qui avait été supprimé pour la construction de la ligne, pour faciliter l´accès des habitants de Sainte-Radegonde et de Saint-Germain aux terres situées des deux côtés de la ligne. La construction a été refusée, et le conseil a demandé l´établissement d´une halte au passage numéro 14 au Masdille (Mas-d'Île).

La section de Confolens au Vigeant est inaugurée le 1er mai 1901 et les délaissés sont rétrocédés aux domaines en 1902.

Lessac a demandé à la compagnie d´Orléans de baisser les prix pour les transports d´animaux de Confolens à Paris lors de la mise en service de la gare de Lessac.

La station a reçu un trafic important pour les foires de Saint-Germain. En plus des voyageurs, la station recevait des wagons-foudres pour le transport du vin de la région et du granite des exploitations des carrières de Saint-Germain.

A l'origine, en 1901, il y avait quotidiennement trois trains de voyageurs dans chaque sens, mais seulement 2 en 1914. Les années suivantes, le nombre de voyageurs chute et, en 1938, le Conseil général décide la fermeture du trafic voyageurs.

La ligne est progressivement déclassée : d´Availles-Limouzine au Vigeant (Vienne) dès 1970, puis la section sud jusqu´à Confolens en 1979, la ligne étant utilisée jusqu´en 1978 pour le transport des pierres de la carrière de Négrat vers Confolens.

Périodes

Principale : limite 19e siècle 20e siècle

Dates

1901, daté par travaux historiques

Auteurs Auteur : Wiart

Ingénieur ordinaire des Ponts-et-Chaussées du département de la Charente et basé à Confolens, il est nommé au service des études et travaux du chemin de fer de Confolens à la ligne de Civray-Le Blanc à partir du 1er octobre 1892.

, ingénieur des Ponts et Chaussées (attribution par source)
Auteur : Plassat Jean

Entrepreneur de travaux publics avec son fils, à Genouillac (Creuse). Il est adjudicataire des travaux de construction de la ligne de chemin de fer Confolens-Le Vigeant (1er lot) le 17 février 1897.

, entrepreneur (attribution par source)

La ligne de chemin de fer de Confolens au Vigeant traverse la commune de Lessac du nord au sud, longeant la Vienne sur quelques dizaines de mètres.

En 1903 la compagnie du chemin de fer a demandé être déchargée de l'entretien de la voie, mais la commune refuse. En 1911 la voie passant devant de la gare devient une voie d´intérêt communal, avec une faible participation de la compagnie de chemin de fer à sa création.

Plusieurs ponts jalonnent cette voie sur la traversée de la commune. Celui de Sainte-Radegonde a un tablier en métal alors que les autres, plus modestes, qui franchissent des chemins ruraux, sont en pierre de taille de granite.

Sur la commune de Lessac se trouvent les ouvrages d'art suivants (plans détaillés dans les dossiers pour les ouvrages faisant l'objet d'un dossier individuel) :

- passage à niveau avec maison de garde-barrière n° 14 entre les profils 24 et 25, au Masdille (Mas-d'Île) ;

- pont (passage inférieur) de 4 m doublé par un ponceau de 3 m pour permettre le passage du ruisseau de Montaumart entre les profils 26 et 27, près du hameau du Madile / Masdille / Mas d'Île ;

- pont (passage inférieur) de 5 m à Sainte-Radegonde entre les profils 33 et 34 ;

- passage à niveau au profil 36 ;

- gare de Lessac entre les profils 41 et 45 ;

- passage à niveau au profil 46 (sortie de la gare) ;

- passage à niveau en biais à 70° au profil 51 ;

- ponceau de 1 m pour le passage du Grand Ruisseau au profil 56 ;

- passage à niveau de 4 m entre les profils 66 et 67 ;

- ponceau de 1 m pour le passage d'un ruisseau entre les profils 68 et 69 ;

- passage à niveau entre les profils 72 et 73 ;

- ponceau de 3 m pour le passage du ruisseau du Trauma entre les profils 76 et 77 ;

- pont (passage supérieur) près du hameau du Verger, à la limite du département de la Vienne.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente , Lessac

Milieu d'implantation: isolé

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